Un palimpseste est un manuscrit, généralement sur parchemin ou papier, dont le texte original a été partiellement ou complètement effacé pour permettre la réécriture d'un nouveau texte. Ce processus était souvent utilisé dans l'Antiquité et au Moyen Âge en raison de la rareté et du coût élevé des matériaux d'écriture. Les textes originaux effacés peuvent parfois être récupérés grâce à des techniques modernes d'analyse et d'imagerie, offrant ainsi un aperçu précieux de l'histoire littéraire et culturelle. Cependant celui que nous allons voir n’est pas vraiment comme les autres, ils suscite beaucoup de controverse et c’est normal, parce qu’au risque de décevoir certains adeptes de la culture populaire néo-évhémeriste, l’Égypte ancienne et certes un mystère sur beaucoup de points mais pas sur celui ci.
Le palimpseste d'Abydos, un artefact archéologique remarquable, se trouve dans le temple funéraire de Séthi Ier ( vers 1213 av. J-C), situé à Abydos, un site d'importance historique majeure en Égypte. Ce palimpseste est constitué de hiéroglyphes égyptiens antiques, et il est célèbre pour sa caractéristique unique : la superposition de différents ensembles de hiéroglyphes, principalement ceux des pharaons Séthi Ier et de son fils Ramsès II.
Les hiéroglyphes de Séthi Ier ont été originellement gravés sur les murs du temple. Plus tard, durant le règne de Ramsès II, ces inscriptions ont été modifiées ou complétées, conduisant à une superposition des écritures. Cette superposition crée des formes et des motifs qui ne sont pas typiques des hiéroglyphes égyptiens traditionnels.
Ce phénomène a suscité l'intérêt des ufologues et des partisans de la théorie des anciens astronautes, qui examinent ces superpositions comme des exemples d'OOPArts (Out of Place Artifacts). Ils avancent que certains des symboles formés par cette superposition ressemblent étrangement à des objets modernes ou futuristes, tels que des hélicoptères, des chars d'assaut, et d'autres types d'engins avancés. Ces interprétations suggèrent que les anciens Égyptiens auraient pu avoir accès à une technologie avancée ou avoir été influencés par des visiteurs extraterrestres.
Cependant, ces interprétations sont largement controversées et débattues dans la communauté scientifique. La majorité des égyptologues et des historiens considèrent que les formes perçues comme des représentations d'engins modernes sont en réalité le résultat de coïncidences et de l'érosion des hiéroglyphes originaux, combinées aux réinscriptions ultérieures. Ils expliquent que les symboles étranges sont le résultat de la superposition accidentelle de hiéroglyphes au fil du temps, et non des représentations intentionnelles de technologies avancées.
Dans le palimpseste d’Abydos, l’inscription comporte une titulature royale complexe qui est typique de la tradition égyptienne. Cette titulature est constituée de cinq grands noms, chacun ayant une signification et un rôle spécifiques dans la désignation du statut royal du pharaon. L’inscription est lisible de droite à gauche, suivant la convention d’écriture des hiéroglyphes égyptiens.
Le Nom de Nesout-bity: Ce nom est l’un des plus significatifs dans la titulature royale. Il est représenté par le symbole d’un roseau et d’une abeille. Le roseau (signifiant “Seigneur”) et la abeille (symbolisant “Basse Égypte”) ensemble signifient “Maître des deux terres”, une référence à l’unification de la Haute et de la Basse Égypte sous un seul souverain. Ce nom était crucial car il soulignait la domination totale du pharaon sur l’ensemble de l’Égypte.
Le Palimpseste dans un Cartouche Royal: Un aspect notable de l’inscription est la présence d’un palimpseste au sein d’un cartouche royal. Un cartouche, une forme ovale entourant un nom hiéroglyphique, est utilisé pour signifier l’importance royale. Dans le cas du palimpseste d’Abydos, le cartouche présente un mélange de signes de différentes époques. Le cartouche d’origine appartient à Séthi Ier, dont le règne a vu la première inscription de ces hiéroglyphes.
La Superposition des Époques: Le palimpseste révèle un chevauchement historique unique, où le cartouche de Ramsès II a été ajouté par-dessus celui de son père, Séthi Ier. Cette superposition n’était pas rare dans l’Égypte ancienne, où les pharaons réutilisaient ou modifiaient souvent les monuments de leurs prédécesseurs. Dans ce cas, les hiéroglyphes de Ramsès II ont été gravés par-dessus ceux de Séthi Ier, créant un enchevêtrement visuel des époques et des règnes.
Cette superposition des cartouches et des titulatures royales au sein du palimpseste d’Abydos est un témoignage fascinant de la continuité et de l’évolution de la pratique royale dans l’Égypte ancienne, ainsi que de la complexité de son système d’écriture et de la représentation du pouvoir royal.
L'image du prétendu hélicoptère dans le palimpseste d'Abydos est un exemple fascinant de la manière dont l'histoire et l'érosion ont transformé l'art et l'écriture dans l'Égypte ancienne. Cette image est le résultat de plusieurs phases de gravure et de réutilisation de la pierre sur laquelle elle est inscrite.
Gravure Initiale sous Séthi Ier : La première inscription a été réalisée durant le règne de Séthi Ier. Cette gravure représentait un texte standard célébrant les accomplissements du pharaon. L'inscription comprenait la phrase « Celui qui repousse les neuf [ennemis de l'Égypte] », une référence aux ennemis traditionnels de l'Égypte et à la puissance du pharaon en tant que protecteur de la nation.
Modification sous Ramsès II :Plus tard, sous le règne de Ramsès II, le fils et successeur de Séthi Ier, la pierre a été modifiée. Ramsès II a fait graver une nouvelle inscription par-dessus celle de son père, un acte qui reflète à la fois la continuité dynastique et la volonté de marquer son propre règne. La nouvelle inscription louait Ramsès II comme « Celui qui protège l’Égypte et renverse les pays étrangers », affirmant son rôle de protecteur et de conquérant.
Superposition et Érosion : Au fil du temps, l'érosion et d'autres processus naturels ont affecté la pierre, entraînant une usure de la surface et une dégradation des inscriptions. Cela a eu pour effet de faire ressortir certains éléments des deux ensembles de hiéroglyphes, tandis que d'autres parties se sont estompées. En conséquence, les inscriptions partiellement superposées ont créé des formes qui semblent étrangement modernes pour certains observateurs. Ce qui est interprété comme un « hélicoptère » est en fait le résultat d'une fusion accidentelle de symboles hiéroglyphiques provenant des deux périodes différentes.
Cette transformation accidentelle est un exemple de palimpseste hiéroglyphique, où deux textes distincts se chevauchent en raison de la réutilisation d'un support d'écriture. Cela démontre non seulement la nature dynamique de l'art et de l'écriture dans l'Égypte ancienne, mais aussi la manière dont la perception moderne peut être influencée par l'usure et l'histoire d'un objet.
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